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Ma cabane au Canada.
Eh bien non ! Le Canada ne détient pas le monopole des cabanes. On en retrouve un peu partout sur la planète, et de plus en plus dans nos jardins.
Il y a cabane et cabane. Certaines sont d’une rusticité extrême. Quelques planches, et c’est tout. D’autres, au contraire, sont de véritables créations architecturales.
Steph Keelan vit à Londres. Elle a deux enfants. Lorsque Minnie, la petite dernière, a été assez grande, Steph est retournée à l’université. Avec son mari, ils ont décidé de convertir une remise délabrée dans le fond de leur jardin dans ce qu’elle qualifie elle-même de bunker.
L’intitulé tire son origine de deux situations. L’une, concrète, concerne l’abri comme tel. En le rénovant, la structure derrière le revêtement métallique donnait à la remise une allure brute. Elle ressemblait, une fois déshabillée, à un bunker. Et puis, une fois le Brexit officialisé, le bunker est devenu, humour britannique oblige, le Brexit bunker.
À en juger par la photo, il est inutile de préciser que la remise a complètement changé de fonction. Le bunker est devenu un espace multifonctionnel, très prisé en temps de pandémie. Le jour, le bunker est un espace de travail pour les deux enfants : Keelen et Minnie. En soirée, il se transforme en un lieu dans lequel Keelan, inscrite en design graphique, peut étudier en toute tranquillité. Mais le bunker peut aussi tenir de studio de yoga, ou, en été, de lieu de rencontre pour la famille.
En 2020, Steph est décédée. Pour sa fille, le bunker, la nuit, s’est transformé en un lieu de deuil. Chaque nuit, Keelen crée, dessine, met de l’ordre dans les photos de famille, écoute de la musique. « Je me suis plongée dans de vieilles photos, en buvant du vin, en pleurant et en écoutant en boucle les chansons favorites de ma mère. Je pouvais me réfugier dans le bunker, à dix pas seulement de la porte de la cuisine, et cela m’a beaucoup aidée. »
Enfin, tranquille !
Camilla Perkins, illustratrice, vit dans le Sussex. Après la naissance de sa seconde fille, quelques jours à peine après le premier confinement, Camilla a vite réalisé que la pièce qu’elle utilisait comme bureau était beaucoup trop encombrée et que la table de cuisine ne convenait pas non plus, en particulier lorsque son chien s’est un jour mis en tête de mâchouiller l’un de ses dessins.
L’époux de Camilla eut donc l’idée de construire une cabane en bois dans le fond du jardin. Elle a pu ainsi regrouper l’essentiel de son matériel, hors de portée des enfants et du chien. Camilla peut désormais se concentrer sur son travail en toute tranquillité. Elle a ajouté quelques touches additionnelles comme la garde-robe de sa grand-mère dans laquelle elle range son matériel.
Les cabanes, un refuge !
Les cabanes ont souvent servi d’abri. En Islande, par exemple, par crainte des intempéries, on retrouve des abris disséminés un peu partout sur le territoire. Certains abris sont centenaires.
En Slovénie, perché dans les montagnes, un abri spectaculaire a récemment été conçu par l’architecte Miha Kajzelj.
L’abri se situe à plus de 2000 mètres d’altitude et n’est accessible qu’à pied. Tout comme en Islande, il est accessible gratuitement, et permet aux randonneurs de trouver un refuge pour la nuit, ou en cas d’intempéries. Sa superficie est de 14 mètres carrés et il peut accueillir de 6 à 8 personnes.
Il a été conçu comme une balise, un repère de couleur sombre que l’on peut apercevoir de loin, et qui se détache su paysage environnant, sur la neige l’hiver, ou en contre-plan du relief rocheux l’été. Les trois niveaux sont reliés par un vide vertical dans lequel une échelle permet l'accès aux étages supérieurs. Au rez-de-chaussée, des bancs et une petite table tient lieu de salle à manger, de séjour, et de dortoir la nuit.
Qu’elle soit construite à proximité ou très loin, dans un lieu aménagé ou sauvage, la cabane séduit. Une cabane est souvent considérée comme étant un espace de liberté, un lieu où l’on se met à l’abri de la rumeur ambiante, à l’écart des dangers qui nous entourent.
Envie de tenter l’expérience ?
DÉCOUVREZ L’EXERCICE No. 172
Ma cabane imaginaire
Références
Card, Nell. Me and my ‘she shed’: women on the joys of their garden retreats. The Observer. 11 Apr 2021.
Bivouac Under Grintovec Shelter / Miha Kajzelj architect