Le clan des fidèles insoumis 🟨 le thriller de Laurène Pinaud
« Il est abîmé et sa composition est magnifique. C’est une personne qui a réellement vécu. Il a beau fuir dans les plus jolis recoins, la réalité reste patience et ponctuelle. Jusqu’où sa fugue le mènera-t-elle ? »
L’Audace de se mettre au défi
Oseriez-vous ?
Imaginez…
Vous décidez d’écrire votre premier roman. Vous vous dites : « Je vais choisir le style le plus exigeant, le plus complexe. Quant à mener une expérimentation aussi bien ajouter quelques difficultés pour la rendre encore plus palpitante et périlleuse. » C’est le défi que s’est lancé Laurène Pinaud...
3 ans et 1/2 plus tĂ´t
Elle n’a pas failli à la tâche. À la sortie du travail, dans le métro, tôt le matin, en soirée, entre deux rendez-vous, Laurène écrit et réécrit cette histoire qui nous pousse dans nos retranchements. Elle n’a pas lâché pas l’affaire. L’autrice, aussi entêtée que ses deux inspecteurs qui ont la réputation de mener des enquêtes en profondeur, résout des énigmes aux effluves insolubles.
Tout ce travail porte fruit. Le résultat est une histoire bien ficelée, un roman policier qui nous tient en haleine jusqu’à la fin. Côté intrigue, c’est parfaitement réussi. Des rebondissements étonnants avec au détour de petites piques philosophiques qui nous interpellent.
Usurpation d’identité
Vous savez bien… ces petites piques qui nous obligent à nous demander : Qui suis-je ? Qu’est-ce qui m’a pris de réagir ainsi ? Qu’est-ce que je fais ici ? Suis-je dans la peau d’un autre ? Me suis-je trompé à ce point ?
Laurène Pinaud nous pousse dans nos retranchements. Elle le fait certes avec humour (noir j’en conviens), mais ne rate jamais sa cible. D’une circonvolution à l’autre, elle nous met face à nos contradictions, petites et grandes. Vous savez bien, ces contradictions qui nous taraudent de l’intérieur, dès que nous nous offrons un moment d’introspection. Nos rencontres avec des personnages originaux ou peu recommandables, nous interpellent. Si au départ notre manichéisme nous fait hurler « jamais je ne pourrai faire une chose pareille », on s’aperçoit aussitôt, si on est vraiment honnête avec soi-même, que nous évoluons constamment. Notre point de vue est un prisme qui se colore au fil de nos expériences (qu’elles soient vécues ou imaginées). Lire un bon roman est donc toujours expérientiel.
Une intrigue captivante
J’ai été happée de la première à la dernière phrase. C’est toujours délicieux lorsque cela nous arrive. Ce soir-là je devais écrire un texte pour le lendemain. Je me suis assise quelques minutes, pensant lire un chapitre ou deux avant de me mettre au travail. Mais voilà , j’ai été incapable d’interrompre la lecture de ce roman policier. Finalement, je n’ai pas écrit mon texte, et je suis allée au lit après minuit. Je me suis endormie avec la dernière phrase en tête, interprétant une suite qui serait plausible.
Si les enquêteurs sont doués pour résoudre les énigmes, Laurène Pinaud ne se gêne pas pour ajouter du suspense. Les amateurs de romans policiers, ceux qui aiment suivre les enquêtes, feront leurs choux gras de celles-ci. Il y a de la matière. Et cela m’étonnerait que vous deviniez la fin, l’autrice déborde d’imagination. Réussir à écrire un bon roman policier est déjà extraordinaire, mais cela n’aurait peut-être pas suffi pour que je vous en parle aux Cahiers de l’imaginaire.
Mais voilà … ce roman est un super divertissement, mais il pourrait également être un petit traité philosophique sur la complexité et la pluridisciplinarité. Lorraine Pinaud convie le lecteur avec une intelligence sensible et un humour noir, jamais trop appuyé pour être lourd, juste assez pour susciter une vraie réflexion au moment où ne s’y attend pas, pris par l’Intrigue, on se surprend à interrompre la lecture quelques minutes, perdus dans nos pensées pour réfléchir à des questions existentielles. Qui sommes-nous ? Quel est ce monde dans lequel nous vivons ? Que faire lorsque nos idéaux nous mènent sur un chemin contraire ? Accepter de se tromper, de ne pas savoir, de ne pas être parfait. Le clan des fidèles insoumis, à lire sans faute.
Et voici mon interview avec Laurène !
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