<strong>Charlie Brown 🟨 et ses copains !</strong>
Dans les années 60, les bandes dessinées Peanuts de Schulz étaient publiées dans plus de 2 600 journaux dans le monde.
Charles “Sparky” Schulz est un dessinateur de bandes dessinées. Il a débuté dans des journaux américains. Avec ses personnages : Charlie Brown, Snoopy, Linus, Lucy, il a connu un succès retentissant. Ces derniers se sont vite retrouvés dans des livres, des émissions télévisées, des films et des publicités.
L’histoire d’un succès inattendu !
Ses petits personnages ont donné naissance à une gigantesque entreprise de production média et de produits dérivés qui ont généré des revenus de plusieurs milliards de dollars.
En 1999, Schulz, atteint d'un cancer, tire sa révérence. Il annonce la triste nouvelle à un auditoire de plus de 300 millions de lecteurs. Il s'est éteint en février 2000.
Encore de nos jours, les oeuvres de Schulz sont toujours aussi populaires auprès d'un vaste public.
Savoir se démarquer
Schulz a su créer des personnages de bandes dessinées qui se démarquaient de la mode tapageuse et criarde de l'époque.
Ses petits bonshommes s'installent le plus simplement du monde dans leurs cases et se mettent à discuter calmement de leurs humeurs et du temps qui passe. Ils expriment des émotions beaucoup plus nuancées que leurs congénères : l'ennui, la désillusion, l'inquiétude.
Des concepts parfois complexes sont exprimés de manière très simple et juste.
Très tôt, Schulz réalise qu'en fait ce qui est dit simplement a souvent beaucoup plus d'impact qu'une formule complexe. Il lui suffit d'un seul trait pour dessiner le contour du visage de Charlie Brown, le personnage principal de Peanuts ou pour lui faire prendre une pose qui exprime clairement une attitude ou un état d'esprit.
Schulz adopte aussi une approche minimaliste dans la construction de ses décors. À toute fin pratique, il n'y a pas de perspective. Comme dans une scène de théâtre, les personnages entrent à droite et font leur sortie dans le même sens ou dans la direction opposée. Les personnages eux-mêmes sont dessinés de face, de profil ou de trois-quarts.
Dans une bande dessinée, le lecteur se projette.
L'image fixe se met en mouvement. Il lit les phylactères et entend les personnages, il partage leurs pensées. Les animateurs qui ont eu la tâche, dès les années soixante, de faire bouger les personnages de Shulz, se sont vite rendu compte qu'il s'agissait d'une entreprise ardue car tout dessin d'animation retire au lecteur le processus mental qui lui permet de donner vie au personnage.
Dans le cas de Shulz, le travail s'est avéré plus difficile encore compte tenu de la simplicité des traits de crayon. Contrairement à Mickey Mouse ou Donald Duck, pour lesquels il existe des fiches de référence détaillées, les animateurs des personnages de Peanuts disposent de très peu de points de référence pour dessiner les visages. Il suffisait qu'un oeil soit légèrement à droite ou à gauche pour que l'expression change du tout au tout, comme l’explique Charles Solomon dans The Art and Making of Peanuts Animation.
L'oeuvre de Charles Schulz est à la fois humble et sincère. Elle est la preuve qu'avec des moyens réduits, on peut parvenir à réaliser une oeuvre très expressive. L'entreprise exige toutefois une discipline spartiate. Il faut constamment soustraire, effacer ce qui est de trop. Il faut sans cesse s'interroger sur ce que l'on veut véritablement exprimer, sur ce qui est essentiel.
Dans l'univers de la bande dessinée, les dessins de Schulz sont singuliers, mais dans le monde de l'art son approche n'est pas unique. Elle rappelle la maxime de Mies van der Rohe, l'architecte du Bauhaus, le mouvement minimaliste des années 60 : « Less is More ».
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